Une mine d'or d'archives

J'ai commencé par rassembler toutes les informations existantes : fouiller Internet, éplucher des magazines et analyser des livres autobiographiques. Chacune de ces sources recelait des découvertes incroyables—des détails enfouis dans des interviews, des articles oubliés et des témoignages personnels qui n’avaient jamais été reliés entre eux. Une entreprise titanesque et un puzzle dont les pièces commençaient peu à peu à s'assembler. Puis, j’ai plongé dans les archives de la presse locale du lieu de tournage, Hope, en Colombie-Britannique.

Cela m'a permis de recouper quantité d'informations. Mais mon plus grand espoir était de mettre la main sur des documents de production—des éléments qui pourraient révéler l’envers du décor du tournage. Après des recherches acharnées, j’ai enfin réussi. J’ai pu obtenir une collection exceptionnelle d’archives directement auprès du producteur du film, Buzz Feitshans. Un véritable trésor composé de feuilles de service, de mémos, de notes de casting, de rapports budgétaires, de lieux de tournage, d’accessoires, de costumes et bien plus encore. Ce fut une percée majeure—une plongée sans précédent dans l’histoire de First Blood. Ces documents fascinants m’ont permis de reconstituer, pièce par pièce, toute la genèse de la production du film.

Exclusive interviews

Il était essentiel pour moi de m’entretenir avec ceux qui avaient participé de près à la réalisation du film. J’ai contacté toutes les personnes encore en vie ayant pris part à la production. Au fil de cette démarche, j’ai mené plus de trente interviews, recueillant des témoignages uniques d’acteurs, de cascadeurs, de techniciens, de figurants, du consultant militaire du film et même du médecin urgentiste présent sur le tournage.

J’ai été absolument honoré et ravi de pouvoir échanger avec tant de personnes impliquées dans la réalisation de First Blood. Ils ont tous été incroyables. Non seulement pour avoir accepté de me parler, mais aussi pour l’effort qu’ils ont fait afin de se remémorer, dans les moindres détails, ce qu’ils avaient vécu sur le tournage il y a plus de 40 ans, en répondant à des questions très précises et en revenant sur des moments spécifiques de la production. Certaines interviews ont duré plus de quatre heures. Des échanges vraiment mémorables !

Parmi eux, des acteurs tels que Chris Mulkey (Ward), Patrick Stack (Captain Morgen) et Grandmaster Stephen Chang (Commandant Viet Cong). J’ai également pu échanger avec Diamond Farnsworth, la doublure cascade de Stallone sur le film, et Jacob Rupp, le cascadeur que Stallone fait tomber de la moto. Il y avait aussi Jack Gill, qui a doublé Stallone sur certaines séquences à moto, ainsi que le brillant monteur du film, Thom Noble (qui, au passage, confirme que la fameuse version de trois heures évoquée par Stallone n’a jamais existé). J’ai même eu la chance d’interviewer Chuck Tamburro, le pilote de l’hélicoptère, William Stout, le storyboarder, et bien d’autres encore…

YVES PINOL

I vividly remember my first solo cinema experience—a defining moment. It was a Saturday at 2 PM, March 19, 1983. I was twelve. That screening hit me hard, a true “cinematic punch.” And the film? First Blood.

Already passionate about cinema, that film ignited an insatiable curiosity in me. I wanted to understand every element behind a movie—how it was made, the techniques that stir deep emotions, and the hidden cinematic tricks that bring a story to life.

In the early ‘90s, my studies at film school opened up a whole new dimension. I discovered the vast network of professions that shape a film and realized that beyond the director’s vision, every movie is a collaborative effort, the result of a dedicated team working behind the scenes.

With a growing appetite for film analysis, I began teaching film courses and writing for magazines. At the same time, I launched my career in video production, founding my own company, where I produced corporate films and advertisements. I also ventured into fiction, writing and directing several short films.